Le 1er avril 2025, le premier ministre canadien, Mark Carney a officiellement abrogé la taxe carbone fédérale sur l’essence. Si cette mesure s’applique à l’échelle nationale, ses effets varient d’une province à l’autre.
Quels seront les impacts pour l’industrie du transport au Québec, déjà engagé dans un marché du carbone distinct via le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (communément appelé « cap-and-trade ») ?
Une baisse de prix… inégale
La fin de la taxe carbone pourrait provoquer une légère baisse des prix à la pompe, dans les provinces qui étaient assujetties à la taxe fédérale. Pour le Québec, où la taxe carbone est intégrée via les enchères du marché du carbone, cette baisse pourrait ne pas se matérialiser de façon équivalente.
Cela pourrait créer une distorsion des prix entre provinces, avec un avantage pour les flottes opérant principalement en dehors du Québec. Les entreprises québécoises de transport routier, notamment celles actives en Ontario, dans les Prairies ou dans les Maritimes, risquent désormais faire face à une concurrence accrue de transporteurs hors Québec qui, eux, bénéficient de carburants moins taxés.
Cela pourrait se traduire par une érosion de la compétitivité des transporteurs québécois à l’échelle interprovinciale, ces derniers devant continuer à assumer les coûts liés à la participation au marché du carbone.
Une certaine incertitude réglementaire
L’abrogation soudaine d’un mécanisme fiscal destiné à réduire les émissions de GES envoie un signal de volatilité réglementaire aux entreprises. Pour l’industrie du transport, dont les décisions d’investissement se planifient souvent sur plusieurs années, cette instabilité peut freiner les projets liés à la décarbonation, à l’électrification ou à l’utilisation de l’hydrogène.
Aussi, dans ce nouveau contexte, certaines entreprises pourraient revoir leur stratégie d’approvisionnement et de logistique. Par exemple, privilégier des trajets qui passent par des provinces où le carburant est moins cher, ou même relocaliser certaines bases opérationnelles pour profiter de ces écarts de coût.
Cette perspective soulève des questions importantes pour le Québec en termes de maintien de ses chaînes logistiques internes, de fiscalité locale et d’impact environnemental régional.
Comment tirer son épingle du jeu dans ce contexte ?
Dans ce contexte en mutation, les entreprises de transport québécoises doivent plus que jamais naviguer dans un environnement réglementaire complexe, où coexistent différents cadres provinciaux et fédéraux. Il devient essentiel pour les transporteurs d’avoir accès à des services spécialisés pour la gestion des permis, et la production de rapports IFTA et de distances. Un accompagnement stratégique peut faire toute la différence pour alléger les tâches administratives, minimiser les erreurs, et maximiser la rentabilité.
Face à un environnement financier mouvant, investir dans des services de conformité adaptés devient non seulement une nécessité réglementaire, mais aussi un levier de performance opérationnelle.